La dominance, vaste sujet, est une notion relative (un dominant est un dominé par rapport à un plus dominant ou par rapport à son vainqueur). C’est donc un état qui fluctue au gré des rencontres sociales. Au sein d’un groupe établi ce statut est plus fixé et sa rigidité va dépendre des modifications de la meute (arrivée à maturation sexuelle de certains membres du groupe de même sexe, introduction d’un nouvel individu, vieillissement etc.). Une dominance installée sera quasiment irréversible en l’absence de circonstances du type de celles que je viens d’évoquer. Ceci vaut également à l’intérieur d’un groupe hommes/chiens, où une domination trop fixée, perdurera, dressage ou pas.
Mais paradoxalement, un chien au statut hiérarchique clairement supérieur, posera moins de problèmes qu’un chien au statut hiérarchique ambigu. Dans le premier cas l’organisation sociale est claire, les règles fixées par le chien, définies et respectées, … tout va bien, les interactions sociales sont cohérentes et le chien prévisible. En revanche, des chiens aux maîtres ambivalents, c'est-à-dire dont les attitudes autoritaires sont contrecarrées par des attributions de prérogatives de dominants, vont conduire le chien à estimer incohérent et instable le mode relationnel et à développer de l’anxiété dans un premier temps, qui évolue souvent vers des agressions par peur, qui vont effrayer les maîtres, ce qui renforcera les agressions et les fixeront.
Pour en revenir à ta question, je dirai qu’observer chez son chien une tendance à contrôler l’espace territoriale accrue (installation prolongée sur des lieux de passage, par exemple), des velléités d’interventions dans les communications sociales où il n’est pas concerné (agitation lorsque tu parles ou interagis physiquement avec une autre personne) , aboiements agressifs quand tu le laisses et que tu n’es plus sous son contrôle, changements de ses comportements alimentaires etc., doit t’alerter.
Je conclurai en disant qu’avant de choisir un chiot, il convient d’analyser objectivement notre propre caractère. Il est souvent à l’origine d’incompatibilités futures, un chiot trop soumis sera vite une malheureuse carpette névrosée sous l’influence d’un maître naturellement trop autoritaire et… inversement. Le choix du chiot, pas assez pris en considération appelle bien des commentaires, mais je crois que j’ai été suffisamment long déjà pour ne pas m’étendre encore plus et abuser de votre attention…
Sympathies, Perrotdog.
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