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Old 20-02-2011, 10:53   #38
Sherdor
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J'ai recherché un peu quelques infos sur les infos que tu nous a glissé Djésia...

C'est effectivement très variable, et l'efficacité des vaccins, en fonction du type de vaccin, dépendra ou non de la présence d'anticorps maternels rémanents.

Document de synthèse intéressant (sous forme de publication) avec références bibliographiques...

A lire pour ceux qui ont déjà pris le café ce matin !

(j'ai cité le nom de l'auteur... mais je n'ai aucune idée s'il est ILLUSTRE ou NON...)

Source : MERIAL (labo vétérinaire)

Quote:
Originally Posted by [EMAIL="[email protected]"
Docteur Jean-François Ravier [/email]]LA VACCINATION DU CHIOT Comme dans la plupart des espèces animales, la vaccination des carnivores trouve ses limites dans la protection des jeunes animaux. Les raisons sont multiples :
persistance plus ou moins longue des anticorps d'origine maternelle,
maturité immunitaire des jeunes,
types de vaccins utilisés,
éventuels effets secondaires de ces vaccins,
pression d'infection variable en fonction des élevages ou des régions.
La connaissance de ces bases élémentaires permet de proposer des programmes de vaccination qui seront adaptés selon le type d'élevage, l'état sanitaire des animaux et le contexte épidémiologique local.
VACCINATION ET IMMUNITE MATERNELLE
Les anticorps passifs spécifiques sont transmis au chiot essentiellement par voie colostrale sous réserve que la chienne possède, au niveau sérique, les anticorps correspondants. Selon les auteurs, la voie transplacentaire n'assure que 3 à 10 % de la transmission des anticorps passifs ; le type de placentation endothéliochorial de la chienne et de la chatte ne permettant pas un passage important des immunoglobulines. En particulier, WINTERS a montré l'absence de passage transplacentaire des IgA, IgG et IgM de la chienne gestante au chiot.
Au niveau du colostrum, le titre des anticorps neutralisant transmis est à un titre maximal au deuxième jour après la mise bas. Cependant le titre excrété correspond à moins de 50 % du titre sérique de la chienne. L'excrétion par le lait des anticorps passifs diminue rapidement pour s'annuler vers 35 à 40 jours post partum.
La perméabilité intestinale maximale du chiot nouveau-né vis-à-vis des gamma-globulines colostrales se situe entre la 8ème et la 24ème heure qui suivent la naissance.
Après la naissance, on observe, dans la même portée, de très grandes différences de titres de ces anticorps maternels suivant les chiots. Les écarts vont en moyenne de 1 à 4 selon les chiots.
La mesure des immunoglobulines dans le sérum des chiots montre qu'à J + 2 après la mise-bas, on est en présence d'un taux maximum en IgA, IgM et IgG.
Très rapidement le taux des IgA et des IgG se négative alors que celui des IgM décroît progressivement. Par contre au 25ème jour après la naissance, les taux sériques de ces 3 immunoglobulines remontent à un certain niveau mais encore inférieur à celui observé chez les chiennes.
Ces modifications du taux des Immunoglobulines dans les premières semaines de la vie du chiot sont indépendantes des anticorps neutralisants et tendraient à montrer que le système immunitaire du chiot devient mature au-delà de la 3ème semaine de vie.
Les variations importantes observées dans la transmission des anticorps colostraux aux chiots sont dues en particulier :
  • Au taux sérique maternel : plus il est élevé et plus les nouveaux-nés auront un titre en anticorps élevé
  • A la taille de la portée : au-delà de 5 chiots, les titres individuels sont moins élevés
  • A la précocité de la première tétée
  • A la perméabilité intestinale individuelle des nouveaux-nés.
Dès les premiers jours qui suivent la naissance, les anticorps d'origine maternelle déclinent de façon exponentielle avec le temps.
Chez le chiot comme chez le chaton, la décroissance des anticorps se produit selon une droite de régression de type Y = aX + b (Y étant le titre du chiot par rapport à celui de la mère, X l'âge du chiot, a et b des paramètres propres à chaque type d'antigènes correspondants)
Tous les anticorps passifs spécifiques des grandes maladies virales du chien et du chat décroissent de façon pratiquement identique.
La demi-vie des anticorps d'origine maternelle représente le temps au bout duquel le titre sérique du chiot a diminué de moitié.
Pour la parvovirose canine, cette demi-vie se situe entre 8,75 jours (MORAILLON) et 9,7 jours. (POLLACK)
Pour la maladie de Carré, elle serait de 8,4 jours (GILLEPSIE)
Pour les adénovirus canins, elle est de 8,6 jours (CARMICHAEL)
Pour le virus de la leucémie féline, elle serait de 15 jours (HOOVER)
Pour l'Herpès virus félin, ce serait 2 à 3 semaines (GASKELL)
Pour la panleucopénie féline, cette demi-vie est de 9,5 jours (SCOTT)

La protection du chiot ou du chaton vis-à-vis d'une maladie virale par les anticorps passifs maternels est assurée par des titres minimums très variables en fonction des affections virales.
En matière de parvovirose canine, on sait qu'à partir d'un taux d'anticorps IHA passifs anti CPV supérieur ou égal à 1,9 log (1/80°), il y a 100 % de résistance du chiot à une contamination naturelle ou expérimentale.
Il est souvent difficile de comparer les normes établies dans diverses publications dans la mesure où les techniques utilisées, les souches virales de référence et les systèmes cellulaires usités ne sont pas standardisés.


INTERFERENCE ANTICORPS MATERNELS ET VACCINATION DES CHIOTS

C'est le problème le plus délicat que l'on rencontre dans la prophylaxie médicale des affections virales des carnivores, surtout en milieu contaminé et en élevage : aucun vaccin atténué ou inactivé n'est capable d'induire une séro-conversion en présence d'un taux d'anticorps maternel inhibant l'agent pathogène correspondant.
Ce problème a essentiellement été étudié pour la vaccination contre la parvovirose canine qui a fait appel à des vaccins hétérologues inactivés, puis hétérologues atténués, enfin à des vaccins homologues atténués.
C'est ainsi que lors de l'utilisation d'un vaccin inactivé de la parvovirose canine chez le chiot, la prise vaccinale n'est assurée qu'en l'absence totale d'anticorps maternels. Différents essais réalisés par POLLOCK et CARMICHAEL ont montré qu'il fallait attendre entre la 12ème et la 16ème semaine d'âge pour pouvoir vacciner avec ce type de vaccin.
L'utilisation de vaccins hétérologues vivants (vaccins de la panleucopénie) permettait une prise vaccinale en présence d'un résidu d'anticorps maternels. (1/10 en I.H.A.)
Les vaccins homologues vivants permettent, quant à eux, d'assurer une réponse immune correcte en présence d'un taux d'anticorps compris entre 1/20 et 1/40 en I.H.A.
D'où la notion d'une période critique pendant laquelle le chiot ou le chaton a un taux d'anticorps maternels à un taux inférieur à la norme protectrice et donc devient sensible à l'infection mais également à un taux encore trop élevé pour empêcher toute réponse immune face à la vaccination.
En règle générale, les vaccins inactivés ne peuvent induire une réponse immune qu'en l'absence totale d'immunité passive maternelle. Cette négativation totale de l'immunité passive n'est pas toujours liée à une négativation des titres sériques. On peut en effet détecter des anticorps résiduels d'origine maternelle par des méthodes virologiques alors que l'on ne peut plus le faire par des méthodes sérologiques classiques.
La persistance de ces anticorps maternels peut être longue. Nous avons vu qu'en matière de Parvovirose canine ils peuvent durer jusqu'à 12-16 semaines d'âge. En matière de rage beaucoup de jeunes sujets nés de mère vaccinée ont un taux d'anticorps passifs qui ne s'annulera que vers la 11éme semaine d'âge.
Par contre en matière de leptospirose, les anticorps maternels ne persistent guère plus de 6 semaines chez le chiot.
Les vaccins vivants atténués, à l'inverse, peuvent provoquer une réponse immune spécifique en présence d'un reliquat d'anticorps maternels.
Il est évident par contre que les souches vaccinales atténuées ne peuvent engendrer une protection active en présence d'un taux d'anticorps maternels supérieur ou égal au taux inhibant le virus sauvage.
Il semblerait que les vaccins recombinants (virus apathogènes dans lequel on a intégré une partie du génome d'un virus contre lequel on veut vacciner) puissent entraîner une réponse immune spécifique en présence d'un taux encore élevé d'anticorps maternels.
Le mode de réplication de ces virus recombinants et leur mode d'action direct sur l'immunité cellulaire pourraient entraîner cette réponse immune sans être inhibés par les anticorps maternels.
LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS UTILISES CHEZ LES CARNIVORES

1 - VACCINS INACTIVES
En raison de leur faible stimulation du système immunitaire, ces vaccins nécessitent la plupart du temps des adjuvants de l’immunité. a – INACTIVATION CHIMIQUE
Ce sont des vaccins bactériens ou viraux dont les cultures sont inactivées par des antiseptiques chimiques (Formol, Merthiolate, etc..). Leur avantage principal réside dans l'impossibilité de retour à la virulence des souches utilisées. Cependant ils nécessitent le plus souvent des injections répétées, surtout lors de primo-vaccination, la présence d'un adjuvant pour renforcer l'immunité, et ne peuvent être utilisés qu'en l'absence totale d'anticorps maternels.
Ce sont essentiellement les vaccins rabiques, des leptospiroses canines, de la Panleucopénie et de la toux de chenil à Bordetella bronchiseptica.
Ils sont utilisables sans risque sur les femelles gestantes et provoquent le plus souvent des immunités de plus courte durée que celle obtenue avec les vaccins vivants.
b – PROTEINES VACCINALES PRODUITES PAR RECOMBINAISON GENETIQUE
Construction d'un plasmide renfermant le code génétique correspondant à l'antigène du virus contre lequel on veut vacciner et inclusion dans le cytoplasme d'une bactérie. La protéine ainsi produite par la bactérie est inoffensive. C’est souvent un colibacille qui est utilisée comme usine à produire les protéines qui serviront à la vaccination.
c - VACCINS DE SOUS-UNITES VIRALES
Ce sont des vaccins viraux inactivés pour lesquels grâce à un procédé électrophorétique industriel on sépare les protéines responsables de la réponse immune des autres protéines virales pouvant provoquer certains effets secondaires (hypersensibilité à la capside des Herpès Virus)
2 - VACCINS ATTENUES
Ce type de vaccin concerne essentiellement les vaccins viraux. L'atténuation de la souche virale se fait par passages successifs sur culture cellulaire. Le virus perd peu à peu sa virulence tout en conservant ses propriétés antigéniques. Les vaccins vivants atténués provoquent une immunité plus importante et plus durable, ne nécessitent pas des injections répétées ou la présence d'adjuvant, et enfin stimulent de façon importante l'immunité cellulaire, la production d'IgA et d'interféron. Par contre ils peuvent, en théorie, recouvrer toute ou partie de leur virulence (en particulier sur des sujets immunodéprimés), être contaminés par d'autres virus vivants pathogènes ; ils nécessitent des précautions particulières pour leur conservation.
3 - VACCINS RECOMBINANTS A VECTEUR VIRAL VIVANT
C'est l'inclusion dans le génome d'un virus à ADN (Canarypoxvirus, Herpès Virus, Adénovirus) d’une partie du code génétique d'un autre virus correspondant à une glycoprotéine responsable de l'immunité.

Lors du cycle de développement du virus vecteur, il y a production des immunogènes vaccinaux qui stimulent l’immunité en mimant le virus pathogène. Dans la mesure où ces vaccins sont produits sur des virus apathogènes pour l'espèce animale vaccinée, ce sont des vaccins totalement apathogènes.

Ces vaccins présentent les avantages des vaccins atténués avec l’innocuité des vaccins inactivés. Ils n’ont pas besoin d’adjuvant. Ce type de vaccin existe actuellement pour la vaccination orale du renard contre la rage et pour le chat contre le FeLV. De nombreuses publications font état de travaux très avancés en matière de FIV, etc....
4 - VACCINS en développement.
De nouvelles générations de vaccins sont en développement, il s'agit des vaccins polypeptidiques ou plasmidiques.
A PARTIR DE QUEL AGE PEUT-ON VACCINER ?

La persistance variable des anticorps maternels tant en durée qu'en niveau et leur interférence éventuelle avec la prise vaccinale viennent compliquer la mise au point de programmes vaccinaux efficaces. L'idéal serait, grâce à une sérologie couplée chienne-chiot, de déterminer avec précision la période favorable pour la vaccination.
En matière de rage, les anticorps maternels peuvent persister chez le chien jusqu'à la 11ème semaine d'âge. Pour cette raison, la législation impose un âge minimum de 3 mois pour pouvoir procéder à la primo-vaccination antirabique.
Pour les leptospiroses, du fait du relatif faible taux d'anticorps agglutinants observés sur les animaux vaccinés, il n'y a plus d'anticorps maternels vers 6/7 semaines d'âge chez les chiots issus de chiennes vaccinées.
Par contre c'est en matière de parvovirose canine que l'on observe les plus grandes variations dans la longévité des anticorps d'origine maternelle. En effet comme l'a bien démontré POLLOCK la persistance des anticorps maternels est très dépendante du titre sérologique maternel.
Certains chiots sont susceptibles d'avoir un taux d'anticorps maternels inhibant la prise vaccinale jusqu'à 16 semaines d'âge. Cependant la période pendant laquelle le chiot devient sensible à l'infection se situe généralement entre la 6ème et la 8ème semaine.
Pour la maladie de Carré, la plupart des auteurs considèrent que le chiot issu de mère vaccinée possède un taux protecteur d'anticorps maternels au moins jusqu'à la 6ème semaine. Cette estimation est confirmée par l'observation faite lors d'épizootie ou l'atteinte clinique des chiots se produit au-delà de la 6éme semaine d’âge.
Pour les autres affections prévenues par la vaccination comme le tétanos, bordetellose (toux de chenil), coronavirose, piroplasmose, nous manquons de données expérimentales ou bibliographiques.
Comme nous venons de le voir, il est extrêmement difficile de prévoir avec certitude la meilleure période pour débuter une primo-vaccination. En fait les différents programmes vaccinaux seront un compromis entre certaines données scientifiques, la pathologie dominante ainsi que le type de vaccin utilisé.
Une solution pourrait être de n'intervenir qu'après la disparition certaine des anticorps maternels ce qui repousserait à l'âge de 12/14 semaines la primo-vaccination. Cependant le mode d'élevage et de vie du chien ainsi que les risques élevés de contamination rendent ce schéma peu réaliste. La primo-vaccination du chiot ne sera donc qu'un compromis vérifié le plus souvent sur le plan expérimental dans des essais terrain et en station.
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